La langue arabe est sans conteste l’une des langues les plus nobles et les plus prestigieuses. C’est la langue du Noble Coran, celle du Prophète ﷺ, et selon plusieurs récits rapportés par les pieux prédécesseurs, la langue des gens du Paradis. Le consensus des savants musulmans, anciens et contemporains, témoigne de sa valeur éminente, puisqu’elle est le vecteur de la révélation, le moyen par lequel la législation islamique est comprise, et un pilier essentiel de l’identité musulmane.
Cheikh al-Islam Ibn Taymiyyah (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit :
« La langue arabe fait partie de la religion, et son apprentissage est une obligation. Comprendre le Coran et la Sunna est obligatoire, et cela ne peut se faire sans la connaissance de l’arabe. Or, ce qui est nécessaire pour accomplir un devoir devient lui-même un devoir. »
(Iqtida’ al-Sirat al-Mustaqim, 2/207)
Ce propos souligne clairement que l’apprentissage de la langue arabe n’est pas simplement un choix culturel ou un outil pédagogique, mais bien une nécessité religieuse pour tout musulman soucieux de comprendre le message divin et de préserver sa foi.
e célèbre historien Ibn Khaldoun rappelle, lui aussi, que la faiblesse linguistique entraîne une déficience dans les capacités de raisonnement et de réflexion. Il considérait que la maîtrise de la langue arabe reflétait la vitalité intellectuelle et culturelle d’une nation, et garantissait la solidité de sa pensée.
Ainsi, les savants musulmans ont, à travers les siècles, codifié les sciences de la langue arabe, encouragé son apprentissage et considéré cette tâche comme faisant partie des devoirs collectifs (fard kifāya), tant elle est cruciale pour la préservation de la religion et de la civilisation islamique.
La langue arabe se distingue par la richesse de son vocabulaire, l’harmonie de ses structures, la précision de ses significations et sa grande capacité d’expression. Elle est non seulement un outil de transmission des connaissances religieuses et scientifiques, mais aussi un facteur d’élévation esthétique et morale. Ce n’est donc pas un hasard si Allah ﷻ l’a choisie comme langue de Sa dernière révélation.
Une langue au cœur de la pédagogie, de la culture et de l’identité
Sur le plan éducatif, la langue arabe joue un rôle fondamental dans la formation intellectuelle et morale de l’enfant musulman. En apprenant l’arabe, l’élève accède directement aux sources originelles du savoir islamique, développe ses capacités de compréhension et d’analyse, et affine son expression orale et écrite. C’est pourquoi de nombreux éducateurs insistent sur la nécessité d’un enseignement progressif, structuré et motivant de la langue arabe dès le plus jeune âge.
Du point de vue culturel, l’arabe est la clé d’un patrimoine d’une richesse inégalée : littérature classique et contemporaine, poésie, philosophie, jurisprudence, et arts islamiques. Elle est le témoin vivant d’une civilisation brillante qui a contribué pendant des siècles au progrès de l’humanité. Préserver et valoriser la langue arabe revient donc à protéger une mémoire collective, un trésor historique, et une vision du monde profondément enracinée dans la foi et la sagesse.
Enfin, sur le plan identitaire, l’arabe constitue un lien puissant entre les musulmans du monde entier. Quelle que soit leur origine, leur langue maternelle ou leur culture locale, c’est l’arabe qui les unit dans la prière, la lecture du Coran, et la compréhension des textes prophétiques. Renforcer la place de la langue arabe, c’est renforcer l’unité de la communauté musulmane (Ummah), consolider son authenticité et sa stabilité face aux défis de l’assimilation, de la dilution linguistique et de la perte des repères.
